Séances de groupe et biographies des intervenants

Samedi 3 mai (14h00 – 14h40)

Podiums scientifiques groupés – séances de présentations par affiches en petits groupes (pour chaque séance, 8 minutes pour la présentation + 2 minutes pour répondre aux questions)

Groupe 1

The Treatment of Cervicogenic Headache with Transcranial Direct Current Stimulation and Exercise Therapy: A randomized control trial evaluating functional outcomes – Jobin Kaiden

Objectif : Évaluer les effets de la stimulation transcrânienne par courant continu (STCC) active combinée à la thérapie par l’exercice (TE) sur les résultats fonctionnels du contrôle moteur cervical, de la force et de l’endurance, comparativement à une intervention STCC+TE simulée, chez les personnes souffrant de céphalées cervicogéniques,

Méthodes : Trente-deux personnes souffrant de céphalées cervicogéniques ont participé à cet essai pilote randomisé, en double aveugle et contrôlé par simulation. Ils ont été randomisés entre les groupes STCC+TE activée et STCC+TE simulée. Les participants ont suivi 6 semaines de TE quotidienne combinée à 3 séances hebdomadaires de STCC. Les évaluations comprenaient : l’échelle numérique d’évaluation de la douleur au cou, le test de flexion craniocervicale (mmHg), la force isométrique cervicale (N), l’endurance des fléchisseurs et extenseurs cervicaux (secondes) et l’amplitude des mouvements (degrés) avant le traitement, immédiatement après le traitement, puis 6 semaines et 12 semaines après le traitement. Des modèles linéaires à effets mixtes ont été utilisés pour évaluer les interactions groupe-temps à chaque suivi tout en prenant en compte de l’adhésion au programme d’exercices et le sexe.

Résultats : On a noté des interactions groupe-temps significatives pour l’échelle numérique d’évaluation de la douleur axée sur la douleur au cou et pour le test de flexion craniocervicale lors des suivis post-traitement. En outre, les mesures d’endurance et de force se sont améliorées de manière significative au fil du temps, indépendamment du groupe.

Conclusions : La STCC+TE activée a démontré des bienfaits significatifs sur le contrôle moteur des fléchisseurs cervicaux profonds par rapport à la STCC+TE simulée, avec des effets persistants jusqu’à 12 semaines post-traitement. Ces résultats suggèrent que la STCC+TE peut améliorer les résultats fonctionnels chez les personnes atteintes de céphalées cervicogéniques.

Kaiden Jobin a obtenu un baccalauréat en sciences de la santé et une maîtrise en sciences à l’Université de Calgary, où il poursuit actuellement un doctorat en médecine. Son expérience en recherche se concentre principalement sur la thérapie par neuromodulation. Ses travaux académiques ont évalué l’efficacité de différentes approches de neuromodulation dans deux populations de patients. Dans le cadre de sa thèse de baccalauréat, il a évalué l’utilisation de la stimulation magnétique transcrânienne chez un sous-ensemble de patients présentant des symptômes persistants de post-commotion cérébrale. Dans le cadre de sa thèse de maîtrise, il a mené un essai pilote évaluant l’utilisation de la stimulation transcrânienne par courant continu pour traiter les patients souffrant de céphalées cervicogéniques chroniques. En dehors de la recherche, Kaiden est activement impliqué dans plusieurs groupes d’intérêts étudiants à l’École de médecine Cumming de l’Université de Calgary. Il siège également au comité de défense des droits étudiants de l’Alberta Medical Association, ainsi que dans deux sous-comités de la Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada. Dans son temps libre, il aime explorer les montages, que ce soit pour faire du camping, du ski ou de la randonnée.


The educational pathway to Advanced Practice for the physiotherapist: a systematic mixed studies review – Kaitlyn Maddigan

La pratique avancée en physiothérapie (PAP) représente un niveau supérieur de pratique, structuré autour de quatre piliers : la pratique clinique, le leadership, l’éducation et la recherche. L’intégration et la pérennité de la PAP dans les systèmes de soins de santé nécessitent une compréhension approfondie du parcours de formation vers la PAP. Cette revue systématique d’études mixtes visait à : 1) décrire les parcours de formation suivis par les physiothérapeutes pour faire progresser leur pratique après l’obtention du permis d’exercer; et 2) évaluer leur positionnement par rapport aux quatre piliers de la PAP dans leur formation continue. Conformément à l’approche PRISMA, huit bases de données et la littérature grise ont été consultées, aboutissant à la collecte de 23 233 études. Deux examinateurs indépendants ont déterminé l’admissibilité des études, extrait les données, évalué leur qualité (QuADS) et déterminé la confiance globale dans les preuves cumulées (GRADE-CERQual). Quatre-vingt-une études ont été incluses dans une synthèse qualitative convergente basée sur les données. Six types de formation post-permis d’exercer ont été décrits et évalués : formation au niveau de la maîtrise, programmes de résidence et de fellowship, formation accréditée dans un domaine de pratique, mentorat, cours à rencontres multiples et cours à rencontre unique. L’évaluation du niveau de confiance (GRADE-CERQual) a révélé que la formation au niveau de la maîtrise est la seule voie systématiquement associée aux quatre piliers de la PAP. Ces résultats suggèrent que la formation universitaire avancée constitue le parcours optimal pour accéder à PAP.

Kaitlyn Maddigan est une physiothérapeute dévouée et accomplie, exerçant actuellement à la clinique de médecine sportive Fowler Kennedy. Elle est titulaire d’un baccalauréat en sciences avec spécialisation en kinésiologie, d’une maîtrise en physiothérapie et d’une maîtrise en sciences cliniques, pratique avancée des soins de santé. Poussant son expertise encore plus loin, Kaitlyn a obtenu le titre de RISPT (Registered International Sport Physical Therapist) et est Fellow de la CAMPT (Canadian Academy of Manipulative Physical Therapists). Elle poursuit actuellement un doctorat en sciences de la santé et de la réadaptation à l’Université Western, où elle se concentre sur le parcours de formation à la pratique avancée pour les physiothérapeutes à l’échelle internationale. En parallèle, elle contribue activement à la formation académique, enseignant au programme de maîtrise en sciences cliniques pour la pratique avancée des soins de santé à l’Université Western. En plus de ses engagements cliniques et universitaires, Kaitlyn est aussi membre de l’équipe médicale intégrée des programmes de l’équipe nationale féminine de Hockey Canada.


Identifying competencies in advanced healthcare practice: an umbrella review – Emily Kenyon

Contexte : Les quatre piliers de la pratique avancée des soins de santé sont : la pratique clinique, le leadership et la gestion, l’éducation et la recherche. Cependant, on ne sait pas très bien comment les compétences en pratique avancée des soins de santé, telles qu’elles sont définies par les différentes professions de la santé, s’articulent autour de ces piliers.

Objectif : Identifier les compétences existantes dans la littérature sur la pratique avancée des soins de santé et examiner comment elles s’articulent autour des quatre piliers d’un cadre multiprofessionnel de la pratique avancée des soins de santé.

Méthodes : Un examen général a été réalisé conformément à la méthodologie JBI. La recherche électronique de la littérature publiée et grise a été effectuée à l’aide de CINAHL, Scopus, Medline (OVID), Embase (OVID), ERIC (OVID) et Google.

Résultats : Dix-sept publications détaillant 620 compétences individuelles ont été retenues. Les compétences en pratique avancée des soins de santé ont été décrites pour quatre professions et dans 22 pays, avec de nombreuses publications relatives aux soins infirmiers et à la pratique avancée des soins de santé au Royaume-Uni, au Canada et en Australie.

Conclusion : Les compétences en pratique avancée des soins de santé sont généralement articulées autour des quatre piliers. Toutefois, la répartition des compétences est inégale selon les piliers, les professions et les régions géographiques, ce qui pourrait influencer de futures recherches.

Emily Kenyon a obtenu un baccalauréat en kinésiologie de l’Université de l’Alberta en 2011. Après avoir travaillé comme kinésiologue et entraîneuse en force et conditionnement, Emily est retournée à l’Université de l’Alberta où et elle a complété une maîtrise en physiothérapie en 2015. Pour approfondir son expertise, Emily a obtenu des certifications spécialisées en : manipulation de la colonne vertébrale, aiguilletage fonctionnel à sec et gestion des commotions cérébrales. Emily a exercé pendant huit ans en tant que physiothérapeute civile pour les Forces armées canadiennes, avant de rejoindre l’équipe du Toronto Rock Sport Medicine & Wellness Center à Oakville.


Groupe 2

The relationship between pupillary light reflex and clinical measures of nociplastic pain in chronic WAD. An observational study – Colin Bouma

Contexte : Les personnes souffrant de troubles associés au coup de fouet cervical (TACF) chroniques peuvent présenter des caractéristiques de douleur nociplastique, dont une sensibilité accrue à la lumière en tant que comorbidité possible. Cette sensibilité peut être évaluée par le réflexe photomoteur, mais cette mesure n’a pas encore été étudiée chez cette population.

Objectif : Déterminer : (1) s’il existe une différence significative dans les mesures du réflexe photomoteur entre une cohorte en santé et une cohorte de personnes atteintes de TACF chronique, et (2) si les mesures cliniques de la douleur nociplastique sont corrélées aux mesures du réflexe photomoteur dans ces deux cohortes (en santé et TACF).

Méthodes : Dans cette étude exploratoire d’observation, des personnes asymptomatiques (cohorte en santé) et une cohorte de personnes souffrant de TACF chroniques avec douleurs nociplastiques (appariées selon l’âge et le sexe) ont été recrutées. Des mesures cliniques de la douleur nociplastique ont été recueillies, notamment l’intensité de la douleur, l’inventaire de la sensibilisation centrale, les seuils de douleur à la pression, la sommation temporelle et la modulation conditionnée de la douleur. Les mesures du réflexe photomoteur ont été recueillies à l’aide d’une application iPhone validée dans un environnement normalisé.

Colin Bouma

physiothérapeute clinicien à Calgary (Canada). Il est impatient de présenter les résultats de la thèse de maîtrise qu’il a réalisée à l’Université de la Colombie-Britannique, achevée en 2023.

 

 


Association Between Symptoms and Health Outcomes in Chronic Whiplash Associated Disorders – Lisa Jasper (présenté par le Dr Ashley Smith)

Objectif : Cette étude examine la relation entre les symptômes de divers systèmes corporels et leurs effets sur la douleur, l’incapacité et la qualité de vie chez les personnes souffrant de troubles associés au coup de fouet cervical (TACF).

Méthodes : Une étude transversale a été réalisée dans un centre multidisciplinaire de traitement de la douleur chronique. Les participants ayant des antécédents de TACF ont rempli des questionnaires sur les symptômes et les résultats sur la santé connexes. Une analyse de médiation a été menée pour évaluer les liens entre les symptômes et les résultats sur la santé, ainsi que le rôle des pensées liées à la douleur.

Résultats : Sur les 305 personnes figurant dans la base de données, 238 répondaient aux critères de l’étude. La majorité des participants ont rapporté des symptômes affectant plusieurs systèmes corporels, en particulier : systèmes neurologiques, gastro-intestinaux et psychologiques. De nombreux patients ont signalé une douleur modérée à sévère, une incapacité fonctionnelle et une qualité de vie altérée. Un éventail plus large de symptômes était associé à des résultats de santé plus défavorables. Cependant, les effets des symptômes sur la santé globale étaient largement médiés par les pensées liées à la douleur, à l’exception des symptômes oculaires, qui étaient directement corrélés à la douleur et à l’incapacité.

Conclusions : Cette étude met en évidence le fait que les TACF chroniques se caractérisent par de multiples symptômes touchant divers systèmes corporels. Bien qu’un profil de symptômes plus étendu soit associé à des résultats sur la santé plus défavorables, ces effets sont souvent médiés par les pensées liées à la douleur. Fait notable, l’état de santé antérieur des patients n’a pas eu d’impact négatif sur les résultats, ce qui souligne l’importance d’interventions ciblées axées sur les aspects cognitifs pour favoriser la guérison des patients atteints de TACF chronique.

Le Dr Ashley Smith est membre du Département des neurosciences cliniques de l’université de Calgary et de l’École des sciences de la réadaptation de l’Université McMaster. Il est l’auteur de plus de 50 publications et chapitres de livres évalués par des pairs, portant principalement sur les mécanismes de la douleur, les troubles associés aux coups de fouet et l’orthobiologie. Ses recherches postdoctorales actuelles explorent la modulation des manifestations cliniques des TACF, tant par des interventions ciblées que par l’analgésie endogène. Il est également membre du groupe Cochrane Musculoskeletal, où il étudie le rôle des injections dans la colonne vertébrale chez les personnes souffrant de douleurs chroniques au cou et au bas du dos. Sur le plan clinique, le Dr Smith se consacre à la coordination des soins interdisciplinaires et multidisciplinaires fondés sur des données probantes pour les personnes souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques, Il exerce ces responsabilités en tant que directeur de la réadaptation et de la recherche à la clinique Vivo Cura Health. Par ailleurs, il est un fervent défenseur des droits des patients, et s’implique bénévolement auprès de FAIR Alberta à la défense des droits des Albertains blessés dans des accidents de la route. Son engagement exceptionnel lui a value l’honneur d’être le premier non-juriste reconnu pour ses efforts en faveur de la communauté et des victimes.


The Association Between Diagnostic Imaging, Medication Intake and Health Outcomes in Chronic Whiplash-Associated Disorders: An Observational Study – Dr Ashley Smith

Objectifs de la recherche : Cette étude transversale visait à étudier l’association entre la prise de médicaments et l’imagerie diagnostique (ID), et les résultats sur la santé (douleur, incapacité, qualité de vie liée à la santé physique et mentale) chez les personnes souffrant de troubles associés au coup de fouet cervical (TACF) chroniques. Nous avons également cherché à évaluer si la prise de médicaments et l’utilisation de l’ID différaient en fonction des manifestations cliniques spécifiques présentées (catégorie de classification de la douleur (nociceptive, nociplastique ou neuropathique), caractéristiques psychologiques, cognitions de la douleur et sommeil).

Méthodes : Les participants (n=270; 64 % de femmes) ont été inscrits à l’étude s’ils étaient âgés de plus de 17 ans, n’avaient pas subi de commotion cérébrale et étaient classés dans les catégories I, II ou III des TACF. Ils ont rempli des questionnaires évaluant divers domaines de la santé (intensité/interférence de la douleur, incapacité, qualité de vie physique et mentale, dépression, anxiété et stress, stress post-traumatique, dramatisation de la douleur et sommeil).

Résultats : Les différentes classes de prise de médicaments, l’utilisation de plusieurs médicaments, la tomodensitométrie, l’échographie ou l’imagerie par résonance magnétique et l’utilisation de plusieurs médicaments sont associées à des résultats plus défavorables en matière de santé (douleur, incapacité et qualité de vie physique/mentale). L’augmentation de la prise de médicaments était également associée à un recours accru à l’ID.

Conclusion : Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent qu’une utilisation accrue des ressources de soins de santé est associée à une détérioration de l’état de santé (tant physique que psychologique) chez les personnes souffrant de TACF chroniques.

Le Dr Ashley Smith est membre du Département des neurosciences cliniques de l’université de Calgary et de l’École des sciences de la réadaptation de l’Université McMaster. Il est l’auteur de plus de 50 publications et chapitres de livres évalués par des pairs, portant principalement sur les mécanismes de la douleur, les troubles associés aux coups de fouet et l’orthobiologie. Ses recherches postdoctorales actuelles explorent la modulation des manifestations cliniques des TACF, tant par des interventions ciblées que par l’analgésie endogène. Il est également membre du groupe Cochrane Musculoskeletal, où il étudie le rôle des injections dans la colonne vertébrale chez les personnes souffrant de douleurs chroniques au cou et au bas du dos. Sur le plan clinique, le Dr Smith se consacre à la coordination des soins interdisciplinaires et multidisciplinaires fondés sur des données probantes pour les personnes souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques, Il exerce ces responsabilités en tant que directeur de la réadaptation et de la recherche à la clinique Vivo Cura Health. Par ailleurs, il est un fervent défenseur des droits des patients, et s’implique bénévolement auprès de FAIR Alberta à la défense des droits des Albertains blessés dans des accidents de la route. Son engagement exceptionnel lui a value l’honneur d’être le premier non-juriste reconnu pour ses efforts en faveur de la communauté et des victimes.


Groupe 3

Feasibility and acceptability of dry needling to treat provoked vestibulodynia – Dre Melanie Roch

Cette étude visait à évaluer la faisabilité et l’acceptabilité de la puncture physiothérapique avec aiguilles sèches (PPAS) pour traiter la vestibulodynie provoquée. Quarante-six femmes ont été assignées de manière aléatoire à recevoir soit une PPAS réelle, soit une PPAS fictive pendant six semaines. Les séances de traitement ciblaient les muscles de la hanche, du bas du dos, de l’abdomen et du plancher pelvien. Les résultats de faisabilité, notamment l’adhésion (séances de traitement et évaluations), les taux d’abandon, les effets secondaires et la douleur, ont été contrôlés tout au long de l’étude. L’acceptabilité a été mesurée avant et après le traitement.

Le groupe avec PPAS réelle a assisté à 99 % des séances de traitement, contre 91 % dans le groupe fictif (p>.05). Toutes les évaluations ont été réalisées dans le groupe avec PPAS réelle, contre 91% dans le groupe fictif (p>.05). En ce qui concerne les principaux effets secondaires, 95,7 % des participantes du groupe avec PPAS réelle ont ressenti des douleurs musculaires, contre 52,4 % dans le groupe avec PPAS fictive (p<0,001) et 34,8 % des réactions autonomes, ce qui n’a pas été observé dans le groupe avec la PPAS fictive (p<0,001). Toutes les participantes ont signalé des niveaux élevés d’acceptabilité dans toutes les dimensions, sans différence significative entre les groupes (p>.05). En outre, le groupe avec PPAS réelle a également montré une diminution significative de l’intensité de la douleur pendant les rapports sexuels par rapport au groupe fictif (différence moyenne entre les groupes 2,4; 95 % IC 1,4; 3,3; p<.001).

Ces résultats confirment la faisabilité et l’acceptabilité de l’utilisation de la PPAS pour traiter la vestibulodynie provoquée.

La Dre Mélanie Roch est diplômée en physiothérapie de l’Université Laval. Elle a ensuite obtenu le titre de Fellow de la CAMPT (Canadian Academy of Manual and Musculoskeletal Physical Therapists) et enseigne maintenant le programme AIM à l’AQPMA (section québécoise de l’OND) depuis 2009. Elle est activement impliquée dans le comité d’éducation en tant que nouvelle présidente des titres de compétences et a récemment été désignée comme examinatrice pour les examens avancés en thérapie manuelle. Plus récemment, elle a terminé son doctorat et a été nommée professeure à temps plein à l’École de réadaptation de l’Université de Sherbrooke, au programme de physiothérapie. Ses recherches portent principalement sur la douleur myofasciale et les zones gâchettes, la quantification et la caractérisation des problèmes myofasciaux et les effets de la puncture physiothérapique avec aiguilles sèches en physiothérapie. Sa thèse de doctorat portait sur la faisabilité, l’acceptabilité et les effets de la puncture physiothérapique avec aiguilles sèches pour traiter les douleurs pelviennes chroniques, et plus particulièrement la vestibulodynie provoquée.


Effect of Dynamic Multi-Planar Neuromuscular Neck Training (TopSpin360) on Headache and Neck Pain Associated with Post-Concussion Syndrome: A Randomized Control Feasibility StudyTheo Versteegh

Le syndrome post-commotionnel (SPC) survient dans près de 80 % des cas de traumatisme craniocérébral léger (TCCL), les maux de tête et les douleurs cervicales étant des symptômes prédominants. Cette étude évalue l’effet de l’entraînement multiplanaire neuromusculaire dynamique du cou à l’aide de l’appareil TopSpin360 sur les maux de tête et les douleurs cervicales chez les patients souffrant du SPC. Dans cet essai contrôlé randomisé, 58 patients souffrant de SPC (72 jours après la blessure en moyenne) ont été affectés à un traitement standard (CON) ou à un traitement standard plus TopSpin360 (INT). Les participants INT se sont entraînés avec TopSpin360 deux fois par semaine pendant 8 semaines. L’indice HDI (Headache Disability Index), l’indice NDI (Neck Disability Index) et les scores des symptômes SCAT5 ont été évalués au début de l’étude et après 8 semaines.

Les résultats n’ont pas montré d’effets indésirables, le groupe INT a suivi en moyenne 94,6 % des séances et a montré des améliorations statistiquement significatives pour toutes les mesures. Des tailles d’effet importantes ont été notées pour les changements SCAT5 et HDI, avec des effets moyens pour NDI. Ces résultats confirment le potentiel de TopSpin360 dans la réduction des maux de tête et des douleurs cervicales liés au SPC.

Theo Versteegh

a obtenu un baccalauréat en physiothérapie à l’Université Western en 1998, où il a également pratiqué le football, sport à haut risque de commotions cérébrales, pendant quatre ans. Après avoir obtenu son diplôme, il s’est installé à Vancouver pour travailler à la clinique de médecine sportive Allan McGavin de l’UBC et a suivi la formation FCAMPT, rejoignant l’International Federation of Manipulative Physiotherapists en 2002. Sa carrière l’a amené sur plusieurs continents, notamment à l’hôpital spécialisé King Faisal en Arabie saoudite et dans un cabinet privé à Londres, en Angleterre.

De retour au Canada, Theo a poursuivi une maîtrise en physiothérapie, ses recherches portant sur les avantages des échauffements dynamiques pour les golfeurs plus âgés. Après avoir vu Syndey Crosby subir une grave commotion cérébrale en 2011, il a commencé à explorer des solutions pour améliorer la stabilité du cou et réduire le risque de commotion cérébrale chez les athlètes grâce à l’entraînement du cou. C’est ainsi qu’il a inventé le TopSpin360, un appareil d’entraînement multiplanaire neuromusculaire conçu pour entraîner la force du cou de manière dynamique dans tous les plans de mouvement. Cette approche consiste essentiellement à appliquer à la colonne vertébrale les principes de réadaptation musculosquelettique de mise en charge des tissus qui fonctionnent très bien dans les extrémités, et à les appliquer à la colonne vertébrale. La force centripète auto-générée est utilisée pour créer une charge d’entraînement dynamique qui s’adapte automatiquement et en toute sécurité au niveau de l’individu. Animé par un engagement en faveur d’une pratique fondée sur des données probantes, Theo a obtenu un doctorat en se concentrant sur le rôle de cette approche dans l’atténuation des commotions cérébrales, ses conclusions soutenant l’approche innovante proposée par TopSpin360.


Quantitative Sensory Testing of Nervous System Dysfunction and Sensitisation in Chronic Subacromial Shoulder Pain – Dre Lyndal Solomons

Objectif : Le syndrome de conflit sous-acromial (SCSA) est à l’origine de 85 % des plaintes de douleur à l’épaule. Les mécanismes de production de la douleur de ce trouble ne sont que partiellement compris, ce qui entrave les stratégies d’intervention.

Méthodes : Cette étude transversale consistait en la réalisation de tests sensoriels quantitatifs statiques et dynamiques, et d’une cartographie de la douleur sur une population atteinte du SCSA (n=21) comparée à des témoins appariés selon l’âge et le sexe (n=21).

Résultats : La différence moyenne estimée du seuil de douleur à la pression : au deltoïde dans le groupe SCSA par rapport au groupe témoin était de -92,4 kPa (intervalle de confiance à 95 % (IC) : -260,1, 75,3; p=.274), ajusté pour les covariables; à l’infraspinatus (localement) était de 0203 kPa (IC 95% : -383, -22.7, p=.028), et au muscle tibial crânial (à distance), était de -196 kPa (IC 95% : -376, -15.4, p=.034). Aucune différence statistique ou pratiquement significative n’a été relevée entre les deux groupes en ce qui concerne les seuils de douleur thermique ou mécanique, la modulation de la douleur conditionnée ou la sommation temporelle. 19 des 21 participants du groupe SCSA ont montré une douleur associée au-delà de la zone sous-acromiale.

Conclusion : Les personnes atteintes du SCSA présentent des seuils de douleur à la pression réduits dans les tissus locaux, les tissus avec la même alimentation nerveuse segmentaire et les tissus distants. Elles présentent également une sensibilisation à l’étalement. Elles ne présentent pas de réduction des seuils de douleur mécanique ou thermique, d’augmentation de la sommation temporelle ou d’altération de la gestion de la douleur chronique. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les contributions relatives de la sensibilisation centrale et périphérique à ce profil sensoriel.

La Dre Lyndal Solomons est titulaire d’un baccalauréat en sciences appliquées (physiothérapie) de l’Université de Sydney, et d’une maîtrise en thérapie manuelle de l’Université d’Australie-Occidentale. Elle a également obtenu un doctorat en sciences de la réadaptation à l’Université de la Colombie-Britannique. Ses recherches portent sur les caractéristiques neurophysiologiques de la douleur chronique et sur sa prise en charge par le système Gunn IMS. Elle travaille comme physiothérapeute à la clinique de médecine sportive et de l’exercice de l’UBC, à Vancouver. Elle est également présidente de la division d’acupuncture et de puncture physiothérapique avec aiguilles sèches de l’Association canadienne de physiothérapie.

 


Groupe 4

Influence of positive and negative psychological factors on patient reported pain and function/disability in patients with upper extremity musculoskeletal disorders – Dre Joy MacDermid

Contexte : Les facteurs psychologiques peuvent influencer la perception de la douleur et le niveau d’incapacité chez les patients souffrant de troubles musculosquelettiques. Toutefois, la majorité des recherches actuelles se concentrent sur les facteurs négatifs, négligeant les facteurs positifs.

But : Examiner l’effet des facteurs psychologiques positifs et négatifs sur la perception de la douleur et le niveau de fonctionnement/ d’incapacité chez les patients atteints de troubles musculosquelettiques des membres supérieurs.

Méthodologie : Une étude de cohorte rétrospective monocentrique a été menée auprès de 372 patients ayant consulté au The Hand and Upper Limb Centre. Les données de base comprenaient des caractéristiques démographiques, des mesures de la douleur (via l’une des trois échelles PROMs spécifiques à l’articulation) ainsi que de la fonction/l’incapacité (échelle SANE et l’une des trois échelles PROMs spécifiques à l’articulation). Des analyses de corrélation de Pearson et de régression linéaire multivariée ont été effectuées.

Résultats : Les corrélations entre les facteurs psychologiques individuels et la douleur variaient de faibles à modérées (0,07 à 0,54), tout comme les corrélations avec les mesures d’incapacité spécifiques à l’articulation  (0,03 à 0,43). Les corrélations avec les scores SANE étaient négligeables à faibles (-0,04 à -0,28). Les scores des sous-échelles pronostiques positives et négatives étaient tous deux corrélés à la douleur, aux scores SANE et aux mesures d’incapacité des membres supérieurs. Le sexe était associé à la douleur (R2 = 0,26), les scores psychologiques (positifs et négatifs) étaient associés aux scores SANA (R2 = 0,07), et l’âge était associé à la fonction des membres supérieurs (R2 = 0,21).

Conclusion : Les scores des sous-échelles psychologiques, tant positives que négatives, sont associés aux échelles de perception de la douleur des membres supérieurs, SANA et de niveau d’incapacité des membres supérieures.

La Dre Joy MacDermid est épidémiologiste, physiothérapeute, thérapeute de la main, et professeure distinguée en physiothérapie à l’Université Western, avec une nomination conjointe au Département de chirurgie. Elle est également chercheuse associée à l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) Western. Elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’application des connaissances sur les troubles musculosquelettiques, ainsi que de la Chaire de recherche Dr James Roth portant sur la mesure de l’appareil locomoteur et l’application des connaissances. Dre MacDermid est membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé et de la Société Royale du Canada et récipiendaire de l’Ordre de l’Ontario. Auteure de plus de 700 publications scientifiques (h-index=104), elle figure parmi les 2 % de scientifiques les plus influents à l’échelle mondiale dans son domaine. Ses travaux de recherche portent notamment sur : la fonction des membres supérieurs, la santé musculosquelettique, la conception et l’évaluation d’interventions chirurgicales et de réadaptation, la sécurité du public et la santé des membres du personnel de la sécurité publique, les blessures professionnelles, la science de la mise en œuvre, et les répercussions intersectionnelles du sexe, du genre et autres facteurs personnels et sociaux sur la santé.


Exploring Canadian Career Firefighters’ Understanding of the Return-to-Work Process after Musculoskeletal Injuries – Dre Joy MacDermid

But : Cette étude visant à explorer la compréhension qu’ont les pompiers du processus de retour au travail dans leur milieu professionnel, ainsi que leur perception des facilitateurs et des obstacles associés à ce processus.

Méthodologie : Trente-huit pompiers canadiens ont participé à entretiens semi-structurés. Les transcriptions ont été analysées à l’aide d’une approche qualitative descriptive. Deux chercheurs ont procédé à un codage inductif et à une analyse thématique.

Résultats : L’analyse a permis d’identifier cinq thèmes principaux : 1. Variabilité des connaissances concernant le processus de retour au travail selon l’expérience des pompiers; 2. Accès aux ressources médicales et aux traitements facilitant le rétablissement après une blessure; 3. Adéquation des travaux légers qui doivent être raisonnables et appropriés; 4. Pressions pour un retour prématuré, pouvant entraîner des répercussions négatives; 5. Exigences physiques élevées du métier de pompier, représentant un obstacle important au retour au travail. Un thème transversal a émergé : « Les facteurs influençant le retour au travail dépendent du contexte et de l’expérience individuelle »,  plusieurs facilitateurs identifiés pouvant également être perçus comme des obstacles dans d’autres situations.

Conclusion : Il est essentiel de mettre en place des politiques et des procédures claires, adaptées aux exigences spécifiques de lutte contre les incendies. Les pompiers doivent avoir retrouvé l’ensemble de leurs capacités physiques et être aptes à effectuer toutes les tâches essentielles avant de reprendre leurs fonctions, afin de garantir leur sécurité et celle de leurs collègues.

La Dre Joy MacDermid est épidémiologiste, physiothérapeute, thérapeute de la main, et professeure distinguée en physiothérapie à l’Université Western, avec une nomination conjointe au Département de chirurgie. Elle est également chercheuse associée à l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) Western. Elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’application des connaissances sur les troubles musculosquelettiques, ainsi que de la Chaire de recherche Dr James Roth portant sur la mesure de l’appareil locomoteur et l’application des connaissances. Dre MacDermid est membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé et de la Société Royale du Canada et récipiendaire de l’Ordre de l’Ontario. Auteure de plus de 700 publications scientifiques (h-index=104), elle figure parmi les 2 % de scientifiques les plus influents à l’échelle mondiale dans son domaine. Ses travaux de recherche portent notamment sur : la fonction des membres supérieurs, la santé musculosquelettique, la conception et l’évaluation d’interventions chirurgicales et de réadaptation, la sécurité du public et la santé des membres du personnel de la sécurité publique, les blessures professionnelles, la science de la mise en œuvre, et les répercussions intersectionnelles du sexe, du genre et autres facteurs personnels et sociaux sur la santé.


Information needs for people with neck pain seeking physiotherapy neck manipulation or mobilization: An Exploratory Study – Anita Gross

Objectif : Explorer les besoins fondamentaux d’une aide à la décision pour la manipulation et la mobilisation cervicale en physiothérapie dans un large spectre de l’âge.

Méthode : Enquête sous forme de sondage auprès des adultes, des dyades enfant-parent et adulte-soignant au Canada et aux États-Unis qui visait à recueillir les connaissances, les attitudes, les attentes en matière de traitement (10 éléments du questionnaire sur les attentes en matière de traitement, le conflit décisionnel (échelle DCS – Decisional Conflict Scale) et les données démographiques des participants.

Résultats : Quarante-huit des 146 participants (âge moyen de 48 ans) ont répondu au sondage. La plupart des répondants étaient familiers avec la mobilisation (86 %) et la manipulation (82 %). La mobilisation (67 %) était privilégiée et perçue positivement par rapport à la manipulation (7 %). La manipulation était perçue comme risquée, les AVC (manipulation 52 %/mobilisation 25 %) ont été désignés comme le principal risque/effet indésirable, suivi par la douleur, les maux de tête, la raideur, la sensibilité, les vertiges et la fatigue (manipulation 41 %/mobilisation 57 %). Les attentes en matière de traitement ont été satisfaites et les scores totaux et les sous-échelles de l’échelle DCS étaient faibles. Le taux de réponse des adultes plus âgés et des dyades de parents a été très faible.

Conclusion : Les adultes souffrant de douleurs cervicales et bénéficiant d’une manipulation/mobilisation cervicale en physiothérapie connaissaient les bénéfices, les risques et les effets indésirables majeurs et mineurs. Les attentes en matière de traitement étaient positives et le conflit décisionnel faible. De futures recherches sur des méthodes mixtes sont nécessaires, comme un entretien structuré interprofessionnel avec une dyade enfant-parent, afin d’obtenir de l’information et de guider les cliniciens dans leurs conseils aux patients pour faciliter la prise de décision partagée.

Anita Gross est professeure clinique agrégée à l’École des sciences de la réadaptation de l’Université McMaster, où elle dirige le programme avancé de thérapie musculosquelettique et manuelle orthopédique (OMPT). Elle est chargée de cours au programme de maîtrise en sciences cliniques en thérapie manuelle de l’Université Western et au programme AIM de l’Association canadienne de physiothérapie. Elle préside le groupe de travail IFOMPT/IOPTP sur la manipulation pédiatrique, qui vise à étayer les politiques en matière de physiothérapie à l’aide d’examens systématiques et de cartes des lacunes en matière de données probantes. Musicienne, scientifique et enseignante, elle a publié plus de 140 articles dans des revues à comité de lecture, a été chercheuse principale ou associée dans le cadre de 30 subventions et a été invitée à prendre la parole lors de 20 conférences internationales. Elle coordonne le Cervical Overview Group, un réseau international qui réalise et tient à jour des revues systématiques Cochrane sur les douleurs cervicales et participe à des essais cliniques randomisés sur les douleurs dorsales (Welback). Elle travaille actuellement dans un cabinet privé de physiothérapie manuelle orthopédique et est Fellow de la CAMPT (Canadian Academy of Manual and Musculoskeletal Physical Therapists).